
Être praticien en sexothérapie : bien plus qu’un cabinet libéral
1 sept. 2025
Quand on pense à la sexothérapie, l’image qui vient spontanément est celle d’un·e thérapeute recevant des client·es en cabinet, en face à face, dans le cadre d’un accompagnement individuel. Et si cette pratique reste une voie riche de sens, elle n’est pas la seule. Être sexothérapeute, aujourd’hui, peut prendre des formes variées, engagées, créatives et profondément sociales. Car la parole sur la sexualité ne doit pas rester confinée à un bureau. Elle a besoin d’espace, de mouvement, d’actions sur le terrain.
Sortir du cabinet pour aller vers le monde
La sexualité touche toutes les sphères de la vie humaine. Elle influence notre santé, notre bien-être, nos relations, notre estime de nous-même, notre rapport à la société. Il est donc logique – et même essentiel – que les sexothérapeutes s’autorisent à intervenir dans des lieux variés, au plus près des réalités de terrain.
Un·e sexothérapeute peut ainsi animer des ateliers d’éducation à la sexualité en milieu scolaire, intervenir dans des collèges, des lycées, des universités. Iel peut offrir un espace sécurisant pour aborder les premières fois, les émotions, le consentement, les violences, le plaisir, les normes de genre… autant de sujets qui concernent directement les jeunes, et qu’iels abordent encore trop rarement avec des adultes bienveillant·es et formé·es.
Travailler en institution : accompagner les oublié·es
La sexothérapie peut aussi s’exercer en institution : dans les EHPAD, les foyers pour personnes en situation de handicap, les centres d’accueil pour demandeur·euses d’asile, les lieux d’hébergement d’urgence, les hôpitaux psychiatriques, les centres de soins. Dans tous ces lieux, la sexualité est présente – mais souvent ignorée, censurée ou mal comprise.
Intervenir en tant que sexothérapeute dans ces contextes, c’est reconnaître le droit à la sexualité pour toutes et tous. C’est lutter contre l’oubli, l’infantilisation, la stigmatisation. C’est proposer des espaces de parole, de respect et de dignité là où il y a parfois du silence ou du malaise.
Former, transmettre, faire évoluer les mentalités
Certain·es sexothérapeutes choisissent de se tourner vers la formation : en animant des stages pour professionnel·les de santé, des journées pédagogiques pour enseignant·es, des modules pour éducateur·ices spécialisé·es ou des ateliers pour les parents. La mission de transmission est au cœur du métier.
Transmettre, c’est aussi militer : déconstruire les tabous, remettre en question les normes rigides, permettre une parole plus libre sur le plaisir, la diversité, l’érotisme, le corps, les identités. C’est faire bouger les lignes dans les institutions, dans les familles, dans les discours sociaux.
Créer, inventer, sensibiliser
Être sexothérapeute peut aussi s’exprimer par des moyens originaux : créer des podcasts, écrire des livres ou des articles, proposer des spectacles, des expositions, des outils pédagogiques, des vidéos ou des jeux éducatifs. La créativité est une alliée précieuse pour rendre la sexualité plus accessible, plus joyeuse, plus incarnée.
Certain·es organisent des cercles de parole, des ateliers d’exploration sensorielle, des retraites pour couples, des événements en lien avec l’art, la nature ou le développement personnel. Il n’y a pas de limite à l’imagination quand elle est guidée par une éthique et une intention claire.
Redéfinir sa place, élargir ses possibles
Choisir d’être sexothérapeute, ce n’est pas s’enfermer dans une pratique figée. C’est au contraire une invitation à explorer les mille visages du soin, de la parole, de l’accompagnement et de l’éducation. Que vous soyez attiré·e par l’intervention sociale, la pédagogie, la création ou la clinique, votre place est précieuse.
La sexothérapie est un champ vaste, en pleine expansion, qui a besoin de personnes engagées, sensibles, curieuses, prêtes à faire entendre une autre voix sur la sexualité : plus humaine, plus libre, plus consciente.
Alors si vous vous sentez appelé·e par ce métier, sachez que vous avez le droit d’en inventer les contours. Vous n’êtes pas obligé·e de rester assis·e derrière un bureau. Vous pouvez marcher, transmettre, rencontrer, créer, inspirer. Et faire une vraie différence dans la vie des autres.