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La supervision : pilier éthique du·de la sexothérapeute

15 oct. 2025

Dans le domaine de la sexothérapie, comme dans toute pratique d’accompagnement, la formation ne s’arrête jamais. Même après avoir obtenu un certificat, même après des années d’expérience, un·e sexothérapeute continue d’apprendre, de grandir, de se remettre en question. Et au cœur de ce processus de croissance professionnelle, il y a un outil indispensable, trop souvent méconnu du grand public : la supervision.

Qu’est-ce que la supervision en sexothérapie ?

La supervision est un espace sécurisé, confidentiel, encadré par un·e professionnel·le expérimenté·e, dans lequel le·la sexothérapeute peut venir parler de sa pratique, de ses doutes, de ses difficultés, de ses réactions face aux situations vécues en consultation. Ce n’est ni une psychothérapie, ni une évaluation. C’est un lieu d’ajustement, de recul, de prise de hauteur.


On y évoque des cas concrets, des situations délicates, des limites floues, des émotions intenses. On y vient aussi chercher du soutien, questionner sa posture, éviter les projections personnelles et affiner son éthique.



Un métier du lien, donc du risque

Accompagner des personnes dans leur vie intime, érotique et relationnelle, c’est se confronter à l’humain dans sa complexité la plus profonde. Désirs, traumatismes, tabous, culpabilités, fantasmes, honte, excitation… Tout cela traverse les séances. Et, qu’on le veuille ou non, cela vient aussi toucher le·la thérapeute.


Nous avons tou·tes nos histoires, nos zones sensibles, nos limites parfois floues. Sans supervision, il est facile de confondre empathie et fusion, d’être trop dur ou trop complaisant, de vouloir "sauver" l’autre ou de se protéger par une distance excessive. La supervision agit comme un filet de sécurité, pour le·la professionnel·le… et pour la personne accompagnée.



Une pratique profondément éthique

Dans les métiers de la relation d’aide, l’éthique n’est pas un luxe. C’est un fondement. Et cette éthique ne peut pas être laissée à la seule bonne volonté individuelle. Elle se construit et s’entretient dans l’échange, dans le regard extérieur bienveillant et formateur de la supervision.


C’est dans cet espace que le·la sexothérapeute peut questionner ses positions, reconnaître ses limites, prendre conscience de ses angles morts. C’est là qu’iel apprend à ne pas confondre sa mission avec ses besoins personnels, à poser un cadre solide, à respecter pleinement la personne qu’iel accompagne, dans toute sa singularité.



Supervision individuelle ou collective ?

Il existe plusieurs formes de supervision : individuelle, en binôme ou en groupe. Chacune a ses avantages. L’individuelle permet d’approfondir, de se confier avec plus d’intimité. Le groupe offre des regards croisés, de la solidarité entre pairs, une richesse d’expériences partagées.


Dans notre école de sexothérapie holistique, nous valorisons les deux : la pluralité des regards est un moteur d’évolution, et nous encourageons nos élèves à s’inscrire dans un processus de supervision régulier, même après la fin de leur formation.



Pour une profession crédible et responsable

La sexothérapie est encore une profession jeune, parfois mal comprise, souvent associée à des représentations floues. Pour qu’elle gagne en reconnaissance et en crédibilité, elle a besoin de praticien·nes solides, éthiques, bien entouré·es.


La supervision, loin d’être une contrainte, est une ressource précieuse. Elle protège la qualité de l’accompagnement, la santé mentale du·de la thérapeute, et la dignité des personnes reçues.


S’engager dans une supervision régulière, c’est faire preuve de maturité professionnelle. C’est reconnaître qu’on ne peut pas tout porter seul·e. C’est cultiver l’humilité, la rigueur et l’authenticité. C’est, enfin, honorer la responsabilité immense que représente le fait d’être dépositaire de la parole intime d’autrui.

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