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Pourquoi l’intelligence artificielle ne remplacera jamais un·e sexothérapeute ?

1 août 2025

Dans un monde en constante évolution, où les avancées technologiques s’accélèrent et où l’intelligence artificielle (IA) prend une place croissante dans nos vies, de nombreuses personnes s’interrogent : les métiers de l’accompagnement, et notamment la sexothérapie, peuvent-ils être remplacés par des algorithmes ? Face à cette question, il est essentiel de distinguer ce que l’IA peut offrir… et ce qu’elle ne pourra jamais incarner.

L’illusion de la neutralité parfaite

Il est vrai que l’IA peut sembler offrir une écoute sans jugement, un accès instantané à des données encyclopédiques sur la sexualité, les troubles sexuels, les pratiques culturelles ou les théories psychologiques. On peut même converser avec un chatbot 24h/24, sans rendez-vous ni gêne apparente. Pourtant, derrière cette accessibilité se cache une profonde limitation : l’absence totale de subjectivité, d’intuition, de vécu humain.

Le·la sexothérapeute, au contraire, ne se contente pas d’écouter : iel ressent, capte les silences, les micro-expressions, les ambivalences. Iel lit entre les lignes, dans ce qui ne se dit pas. L’IA peut traiter une phrase ; le·la sexothérapeute accueille une personne dans toute sa complexité.



Le corps comme terrain de soin

La sexothérapie, bien souvent, mobilise le corps : à travers la parole, certes, mais aussi par le souffle, la respiration, les visualisations, voire des approches psycho-corporelles intégratives. L’IA ne possède ni corps ni capacité à interagir avec celui de l’autre. Elle ne peut sentir une crispation, une larme contenue, une respiration qui s’accélère à l’évocation d’un souvenir douloureux. Or, c’est souvent dans ces détails que s’ouvrent les chemins de guérison.



La relation thérapeutique, cœur du processus

Les études en psychothérapie le montrent : ce n’est pas une technique particulière qui soigne, mais la qualité de la relation entre le·la thérapeute et la personne accompagnée. Une relation faite de confiance, de réciprocité, d’alliance et d’humanité. Une relation où l’on se sent vu·e, entendu·e, reconnu·e. Cette alliance ne peut émerger d’un programme informatique, aussi performant soit-il.


L’IA ne peut pas partager l’expérience humaine de la sexualité : elle ne connaît ni le désir, ni la honte, ni la joie d’une réconciliation intime. Elle ne peut compatir à une douleur sexuelle, ni célébrer une libération érotique. Elle ne peut qu’analyser, là où le·la sexothérapeute accompagne.



L’éthique et la sécurité émotionnelle

Confier son intimité sexuelle à une intelligence artificielle, c’est aussi poser la question du traitement des données sensibles. Où vont les informations ? Qui y a accès ? Comment garantir une confidentialité absolue ? Un·e sexothérapeute humain·e est soumis·e à un code de déontologie strict, à des supervisions régulières et à un engagement éthique. Ce cadre protège la personne accompagnée. L’IA, elle, dépend des choix de ses concepteur·ices, de leurs biais, de leurs intentions commerciales.



L’IA comme outil, pas comme substitut

Cela ne signifie pas qu’il faille rejeter l’IA. Bien utilisée, elle peut être un outil précieux : pour créer des supports pédagogiques, proposer des exercices d’auto-exploration, rendre visibles certaines ressources. Mais elle ne saurait en aucun cas remplacer l’accompagnement thérapeutique dans toute sa richesse humaine.


La sexothérapie repose sur l’alliance du savoir, de l’intuition, de l’humanité et du respect profond de chaque parcours. Elle honore la singularité, les fragilités, les paradoxes, les résistances, et surtout, le courage de celles et ceux qui osent parler de leur intimité. L’IA ne remplacera jamais ce lien. Parce que le soin sexothérapeutique, au fond, est un acte d’amour : un amour professionnel, respectueux, sans condition, qui reconnaît la personne dans sa globalité.


Et cela, aucune machine ne saura jamais le programmer.

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