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Sexothérapie : pourquoi ce métier a besoin de plus d’hommes, et pourquoi ils devraient oser ?

15 août 2025

Aujourd’hui, dans le monde de la sexothérapie, une réalité saute aux yeux : la très grande majorité des professionnel·les sont des femmes. Dans les formations, les supervisions, les colloques ou les annuaires spécialisés, les hommes sont largement minoritaires. Pourquoi ce déséquilibre ? Et pourquoi est-il temps d’encourager aussi les hommes à s’engager dans ce métier profondément humain, utile et transformateur ?

Une question de représentations

Dès les premières étapes, le métier de sexothérapeute est souvent perçu – à tort – comme un “métier de femmes” : centré sur l’écoute, les émotions, la parole intime, les relations. Des qualités trop longtemps associées au féminin, alors qu’elles sont profondément humaines. Cette vision étroite empêche bien des hommes de se projeter dans ce rôle, par peur d’être perçus comme illégitimes, fragiles, ou trop sensibles.

Pourtant, la sexothérapie n’a rien à voir avec un genre. Elle demande de la présence, de l’ancrage, de la capacité à contenir et à accueillir, sans fuir ni dominer. Autant de compétences que des hommes peuvent incarner, avec leur singularité propre.



Des modèles masculins encore trop rares

Les personnes en souffrance autour de leur sexualité ont parfois besoin de s’identifier. Un homme qui vit des troubles de l’érection, une personne qui questionne son rapport à la virilité, un adolescent qui s’interroge sur son désir… peuvent parfois se sentir plus en confiance avec un·e thérapeute du même genre. Or, faute de figures masculines dans la profession, certain·es se sentent isolé·es ou peinent à trouver la personne qui leur conviendrait.


Plus d’hommes sexothérapeutes, c’est aussi plus de diversité dans les approches, les expériences et les récits proposés. C’est permettre à chacun·e de trouver la voie qui lui parle.



Des freins culturels… à déconstruire

Certains hommes sont attirés par la sexothérapie, mais n’osent pas franchir le pas. Par peur d’être mal perçus, de susciter la méfiance, ou d’être réduits à leur sexualité. La sexualité masculine, souvent associée à la performance, à la pulsion ou au pouvoir, souffre elle aussi de clichés étouffants. Devenir sexothérapeute, pour un homme, suppose parfois de traverser ces peurs, de déconstruire les injonctions à la virilité, de se confronter à ses propres zones d’ombre. C’est exigeant, mais profondément libérateur.

Et c’est aussi un geste politique : participer à un monde où les hommes peuvent être des soignants de l’intime, des accompagnants de la vulnérabilité, des alliés de l’équilibre relationnel.








Ce que les hommes peuvent apporter à la sexothérapie

Les hommes qui choisissent ce métier avec éthique et conscience ont un rôle essentiel à jouer. Ils peuvent créer des espaces sécurisants pour d’autres hommes en quête de sens, porter un discours masculin sur le consentement, le respect, la douceur, la sensualité. Ils peuvent témoigner d’une autre manière d’habiter leur genre, hors des stéréotypes. Ils peuvent, surtout, incarner cette idée si précieuse : la sexualité n’est pas une affaire de performance, mais de lien, d’écoute, de résonance.



Un appel à oser

Ce métier a besoin de diversité, de nuances, de regards croisés. Il a besoin d’hommes conscients, formés, engagés, capables de faire alliance avec les femmes, les personnes non binaires, les LGBTQIA+, pour accompagner l’humain dans toutes ses dimensions. La sexothérapie n’est pas un territoire réservé. C’est un espace d’exploration, de soin, de transformation.


Si tu es un homme, que tu ressens un appel vers ce métier, que tu es prêt à écouter, à apprendre, à te remettre en question : ose. Le monde a besoin de thérapeutes entiers, pas parfaits. Il a besoin de toi aussi.

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